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Carnage terroriste sans précédent à Paris : au moins 120 morts et 200 blessés

Plusieurs attaques terroristes simultanées se sont déroulées vendredi 13 novembre au soir à Paris. Le bilan provisoire est de 127 morts et 180 blessés. Le chef de l'Etat a décrété l'état d'urgence sur l'ensemble du territoire français. Récit de l'horreur.

Afp bataclan

© CITIZENSIDE/ELYXANDRO CEGARRA / AFP Hier soir à Paris, aux abords du Bataclan, un policier prête son téléphone

                               à un survivant du carnage afin de lui permettre de rassurer ses proches

 

"C'était l'enfer": Paris se réveille dans un état de sidération samedi, quelques heures après des attaques terroristes sans précédent qui ont fait au moins 127 morts et 180 blessés, avec pour la première fois en France des actions kamikazes. Huit assaillants sont morts, dont sept en se faisant exploser, dans cette série d'attentats perpétrés à Paris dans la salle de concerts du Bataclan, dans plusieurs rues du coeur de la capitale, et près du Stade de France. Ces attaques n'avaient pas été revendiquées samedi à l'aube.

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Attaques de Paris : retour sur une nuit de cauchemar

Le carnage au Bataclan

Au Bataclan, théâtre de l'attaque la plus sanglante avec un bilan provisoire de 82 morts, "on entendait hurler, tout le monde essayait de fuir, les gens se piétinaient... C'était l'enfer", ont relaté des témoins.

L'ampleur de cette tragédie a semé l'effroi dans la capitale, à peine plus de deux semaines avant la conférence sur le climat (COP21) au Bourget, au nord de Paris, où sont attendus des dizaines de chefs d'Etat et de gouvernement.
 

Bilan et enquête

Au total, au moins 127 personnes ont été tuées et plus de 180 blessées, dont 80 sont en "urgence absolue", selon une source proche de l'enquête. Le parquet a ouvert une enquête pour assassinats en relation avec une entreprise terroriste sur ces attaques, les plus meurtrières en Europe occidentale de ces quarante dernières années après les attentats de Madrid en mars 2004. L'enquête devra établir s'il y a encore "des complices ou coauteurs dans la nature", a dit le procureur de Paris François Molins.

"La guerre en plein Paris", titre Le Figaro de samedi. "Cette fois, c'est la guerre", renchérit Le Parisien, dix mois après une vague d'attentats à Paris qui avaient suscité une réaction inédite avec des manifestations contre le terrorisme réunissant plusieurs millions de personnes en France.

Dr horreur a paris

                              © DR Les unes de la presse au lendemain des attentats à Paris

Huit terroristes

Quatre des assaillants sont morts au Bataclan, dont trois en actionnant une ceinture d'explosifs, le dernier étant tué lors de l'assaut des forces de l'ordre. Trois kamikazes sont morts au Stade de France, et un autre boulevard Voltaire. Au Bataclan, l'assaut des forces de l'ordre a été décidé "très vite parce qu'ils tuaient tout le monde", a confié une source proche de l'enquête. Les auteurs de cette attaque ont invoqué l'intervention française en Syrie pour justifier leur action, a relaté un témoin à l'AFP.

Samedi un peu avant l'aube, des équipes de la police scientifique continuaient de s'affairer devant l'établissement culturel, près de corps recouverts de draps blancs.

Etat d'urgence

François Hollande s'est rendu dans la soirée au Bataclan, où il a affirmé que "le combat serait impitoyable" contre "la barbarie". Auparavant, dans une allocution télévisée, le chef de l'Etat avait déclaré l'état d'urgence dès minuit "sur le territoire métropolitain et en Corse", d'après le décret paru au Journal officiel. "C'est une horreur", "des attaques terroristes sans précédent", a-t-il lancé.

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L'Elysée a annoncé la mobilisation de "1.500 militaires supplémentaires" et le renforcement des contrôles aux frontières.

"En plein dans la foule"

En tout, six attaques quasi simultanées ont été menées dans autant de sites, principalement dans les Xe et XIe arrondissements, avec de lourds bilans - toujours provisoires - en particulier rue de Charonne (19 morts) et rue Alibert (au moins 12 morts). Les "assassins" ont "balayé avec des mitraillettes plusieurs terrasses de café", a déclaré le préfet de police, Michel Cadot.


Les autorités ont immédiatement recommandé aux Parisiens d'éviter de sortir sauf nécessité absolue, et les hôpitaux ont déclenché leur plan d'urgence.

Afp panique a paris

                                                © AFP Panique dans les rues de Paris


Kamikazes aux abords du Stade de France

Au moins trois explosions ont retenti aux alentours du Stade de France vendredi vers 21h20 pendant que 80.000 personnes, dont François Hollande, assistaient au match amical de football France-Allemagne. Le public a été d'abord confiné puis évacué à la fin du match.


Au Bataclan, où avait lieu un concert de metal, "ils ont tiré en plein dans la foule en criant +Allah Akbar+", a rapporté un témoin sur France Info. "Je les ai clairement entendus dire aux otages +c'est la faute de Hollande, c'est la faute de votre président, il n'a pas à intervenir en Syrie+", a rapporté à l'AFP Pierre Janaszak, animateur radio et TV.


Un autre survivant a dit d'un des assaillants qu'il ressemblait "à M. Tout-le-monde avec une kalachnikov".
 

"Crimes contre l'humanité" et unité nationale

Rue Bichat, dans un restaurant, Le Petit Cambodge, "c'était surréaliste, tout le monde était à terre, personne ne bougeait", a raconté une femme.

Un conseil des ministres exceptionnel s'est tenu à l'Elysée vendredi en soirée et le président de la République réunit samedi à 09H00 un conseil de défense. Dans un mouvement d'unité nationale, les principaux partis ont annoncé la suspension de leur campagne en vue des élections régionales. Même front commun des religions, le Conseil français du culte musulman (CFCM) condamnant rapidement des attaques "abjectes".

Les établissements scolaires et universitaires d'Île-de-France seront fermés samedi et tous les voyages scolaires ont été annulés pour ce week-end en France. Le groupe pop irlandais U2 a annulé le concert prévu samedi à Paris.
 

Condamnation et solidarité

Les réactions de condamnation, unanimes, ont afflué du monde entier, où de nombreux monuments se sont parés de lumineuses couleurs bleu-blanc-rouge en signe de solidarité avec la France.

Barack Obama a promis que les Etats-Unis allaient aider la France à "traduire les terroristes en justice", avant de s'entretenir dans la nuit avec François Hollande. Le Kremlin a dénoncé des attaques "inhumaines", la chancelière allemande Angela Merkel s'est dite "choquée", comme les autorités chinoises, et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a assuré qu'Israël était au "coude à coude" avec la France.

Le président iranien Hassan Rohani, qui a reporté le voyage en Italie et en France qu'il devait effectuer à partir de samedi, a dénoncé des "crimes contre l'humanité".
 

Le traumatisme du 7 janvier

Ces attentats surviennent alors que la France vit encore dans le traumatisme des attentats jihadistes de janvier contre l'hebdomadaire satirique Charlie Hebdo et un supermarché casher à Paris, qui avaient fait 17 morts et ont été suivis de plusieurs autres attaques ou tentatives.

Depuis janvier, le plan Vigipirate est à son niveau maximum en Île-de-France. Une mission de sécurité intérieure est assurée sur tout le territoire par l'armée sous le nom d'opération Sentinelle.

La France participe depuis plus de deux ans à la coalition anti-Etat islamique en Irak et a commencé à mener des frappes sur la Syrie en octobre.

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